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Si une femme est dévouée, forte et confiante en elle-même, elle peut mener à bien n'importe quel projet. À Sinchi Warmi, des femmes fortes travaillent pour une communauté durable avec notre environnement et notre culture. Sinchi Warmi n'est pas un projet centré sur une seule personne ou une seule femme, mais sur les nombreuses familles qui en bénéficient. Il nous permet de nourrir, d'éduquer et de soutenir nos enfants, en leur donnant tout ce dont ils ont besoin.

En tant que femmes autochtones, nous avons parcouru un long chemin pour nous autonomiser, ainsi que nos communautés. Nous avons atteint une présence remarquable de 70% dans divers domaines de leadership, brisant les barrières et faisant entendre nos voix. Notre lutte pour la reconnaissance et les droits a ouvert des portes, nous permettant de contribuer aux sphères sociales et politiques. Ensemble, nous façonnons un avenir où notre patrimoine est chéri.

Notre message s'étend au-delà de nos communautés. J'invite les visiteurs internationaux, nationaux et locaux à Amupakin, où ils peuvent témoigner des efforts inlassables des femmes qui prennent soin de notre jungle, promouvant la guérison et préservant les connaissances ancestrales. En embrassant nos coutumes et traditions, nous pouvons raviver la sagesse perdue et renouer avec les remèdes de la nature.

En regardant vers l'avenir, notre vision pour Amupakin est d'établir un hôpital enregistré et légalisé. Nous prévoyons d'y parvenir en autonomisant notre jeunesse grâce à l'éducation. Nous aspirons à créer une école ou un institut offrant des diplômes de sage-femme, assurant la poursuite de cette pratique vitale. Nous voulons visualiser le rôle essentiel des sages-femmes qui ont donné la vie aux nouveau-nés tout au long de l'histoire, y compris avant les médecins. Nous nous battons pour eux afin que les connaissances ancestrales et les plantes médicinales puissent être transmises et autonomiser la prochaine génération.

Fulvia González est une entrepreneure autochtone et leader du projet Tsiru Alá au Costa Rica. Fulvia et sa famille accueillent les visiteurs pour leur faire découvrir la culture des produits sur leur ferme, en particulier le cacao qui est transformé en chocolat artisanal. Le projet est une réponse au fait que le chocolat n'est pas vendu à un prix équitable et à un désir de protéger les pratiques agricoles ancestrales et les plantations biologiques. Tous les membres de la communauté participent à la prise de décision, mais Fulvia est la coordinatrice du projet. Elle est très fière de la façon dont le projet s'est développé et de l'impact qu'il a eu sur la communauté. Elle souligne à quel point il a été important pour elle, en tant que femme, de prendre des décisions, d'agir et d'être une partie intégrante du travail à chaque étape. "À Tsiru Ala, les femmes sont tout et elles font tout. Par exemple, ma fille est guide, cuisinière et motocycliste. Donc les femmes font tout et c'est un rôle qu'elles apprécient." Actuellement, le projet relève le défi de faire connaître Tsiru Ala et de prouver que c'est une opportunité pour toute la communauté. Fulvia est heureuse d'avoir pu diriger et impliquer des femmes comme sa fille, montrant à tous les opportunités qu'il offre pour l'avenir. "Osez prendre des décisions et commencer", dit Fulvia. "Bien que difficile, ce n'est pas impossible. Toutes les femmes peuvent le faire !

Maruja vit du côté bolivien du lac Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde. Elle est membre de la communauté indigène de Santiago de Okala, qui s'est consacrée au tourisme depuis plusieurs années. Timide lorsqu'elle parle en public ou partage ses idées, Maruja n'était pas intéressée à être une leader. Pendant des années, les membres de sa communauté lui ont demandé de diriger le programme de tourisme en raison de sa discipline et de sa capacité à accomplir des tâches. Elle remplissait déjà ce rôle de nombreuses façons, bien qu'elle n'ait pas le titre officiel. Maruja préférait écouter et donner des conseils plutôt que d'occuper un poste de responsabilité. L'idée l'effrayait. Il n'était pas courant que les femmes assument de tels rôles.

Finalement, elle a décidé de briser le paradigme. Toujours craintive, elle a pris le rôle de leader communautaire. À partir de ce moment-là, tout a changé. Maruja avait l'habitude de répondre aux demandes des autres sans se demander pourquoi les choses étaient faites de cette façon. Assumer des responsabilités de prise de décision a entraîné une transformation personnelle complète. Elle s'est rendue disponible pour sa communauté et a dirigé ceux qui étaient méfiants à participer. Dans un espace généralement dirigé par des hommes, elle a su gagner le respect en plaçant les intérêts collectifs au-dessus des intérêts individuels. Elle est très fière de la façon dont elle a prospéré dans une société typiquement machiste.

Depuis lors, elle a accompli beaucoup de choses. En plus de structurer l'organisation et ses finances, elle a mis sa communauté sur la carte en ce qui concerne le tourisme. Maruja continue de travailler pour impliquer davantage de locaux dans le projet et s'assurer que la région est gérée de manière durable afin de ne pas perdre sa tranquillité et son authenticité.

Modesta a 33 ans. Chaque jour, elle sort pour travailler dans les champs afin de nourrir ses trois enfants. Depuis cinq ans, elle fait partie du projet touristique de sa communauté de Chumpe, qui fait partie du réseau La Tierra de Los Yaqchas dans la Vallée Sacrée de Cusco. Depuis qu'elle fait partie du groupe de femmes travaillant dans le tourisme, elle dit que sa vie a changé. Elle se considère maintenant comme une femme indépendante et peut offrir un meilleur avenir à ses enfants. Avant de travailler dans le tourisme, Modesta dit qu'elle ne connaissait pas ses droits. Le fait de pouvoir rencontrer d'autres femmes et discuter avec elles de leur rôle dans la communauté a conduit chacune d'entre elles à devenir des leaders, non seulement dans leurs communautés mais aussi dans leurs familles. Elles ne s'occupent plus seulement des tâches ménagères, mais sont devenues des entrepreneures, générant des revenus pour leurs familles. Dans certains cas, elles emploient même leurs maris pour des activités liées au tourisme. Modesta se sent forte. Elle croit qu'elle peut apporter des changements à sa communauté et sent que, avec chaque action qu'elle entreprend, les jeunes femmes de sa communauté apprennent à aimer leur culture indigène et à connaître leur propre force. Elle sait qu'elle donne l'exemple à ses enfants et qu'ils sont fiers d'elle. Son rêve est qu'ils deviennent des professionnels et reviennent dans la communauté de Chumpe pour y contribuer sans perdre leur héritage indigène. Modesta espère que les touristes qui visitent Cusco et le Machu Picchu continueront à le faire afin qu'ils puissent continuer à apporter des changements à la communauté. Maintenant, Tierra de Yaqchas travaille à générer des programmes scolaires qui enseignent aux jeunes les bases du tourisme. Grâce à la collaboration, les femmes partagent avec la prochaine génération leurs valeurs et leurs connaissances indigènes d'une manière qui permettra au développement de la région de la Vallée Sacrée de se faire dans le respect de leur culture.

Le plus grand défi auquel je fais face est le machisme que je vois dans d'autres cultures. C'est quelque chose à quoi je ne suis pas habituée, où les femmes sont dans l'ombre des hommes. Mon souhait pour les femmes est qu'elles croient chaque jour qu'elles sont capables de réussir. Elles sont capables de s'aimer et de prendre soin d'elles-mêmes, et en le faisant, elles sont mieux à même de donner quelque chose à la société et à leur propre famille.