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La Dolce Vita n'est pas aussi douce qu'elle est présentée dans les films et à la télévision, selon les habitants du sud de l'Italie lorsqu'on leur demande l'impact de la mafia dans leur région. La présence de la mafia, plutôt que des institutions légales et des services publics, est accusée d'être responsable des rues qui ont besoin de rénovation, des soins de santé limités et du chômage élevé. De plus, l'image négative qui affecte des régions telles que la Calabre, la Sicile, ainsi que les Pouilles et la Campanie, est exacerbée par la mafia. Les représentations de mafieux fictifs comme ceux du film Le Parrain perpétuent les stéréotypes et éclipsent la véritable richesse culturelle et écologique de ces régions.

La famille et le foyer du Parrain s'appellent Corleone, un vrai village pittoresque du nord de la Sicile. Le nom Corleone, maintenant célèbre dans le monde entier, signifie "cœur de lion". Cependant, le village et son histoire n'ont rien à voir avec ce qui est décrit dans le livre et le film à succès. Mario Puzo, l'auteur du Parrain, a essayé de contacter des familles de Corleone pour nommer ses personnages, mais sans succès. Ce n'était qu'une simple coïncidence que, des années plus tard, certaines des familles mafieuses les plus influentes de Cosa Nostra, la mafia sicilienne, soient issues de Corleone.

Une promenade à travers Corleone aujourd'hui révèle un café humoristiquement nommé Il Padrino, un clin d'œil que les habitants voient comme une parodie ludique. Ils sont également amusés par les touristes qui cherchent à prendre des photos de mafiosi se promenant tranquillement avec des chapeaux, des lunettes de soleil et des cigares. Les habitants d'ici sont désireux d'éduquer les visiteurs sur le fait que leur ville n'a aucun lien avec les événements fictifs du Parrain. De plus, ils soulignent que la vraie mafia ne respecte aucun code moral et que ses membres principaux ne sont pas des personnes intrinsèquement bonnes, malgré ce que le film dépeint.

J'ai rejoint Sylvia, la directrice de Feast, une marque spécialisée dans les visites culinaires à travers la Méditerranée, pour explorer Palerme et la côte ionienne en Calabre. Ce sont des zones clés pour deux des quatre groupes mafieux italiens. Nous avons rencontré des organisations qui luttent contre la mafia depuis deux décennies. Grâce à elles, nous avons appris comment la mafia opère aujourd'hui, notamment en contrôlant les votes, en infiltrant les institutions et les entreprises, et en cherchant à créer une "dépression sociale". De nos jours, les activités de la mafia sont devenues plus subtiles, ce qui les rend plus difficiles à comprendre et à combattre.

Les groupes mafieux opèrent différemment dans différentes régions. À Palerme, reconnue comme la capitale de la mafia de Cosa Nostra, environ 60% des commerçants continuent de payer le pizzo (argent de protection) aux groupes mafieux locaux et les quartiers défavorisés sont exploités pour recruter la prochaine génération d'opérateurs mafieux. En revanche, la 'Ndrangheta, la mafia calabraise, cherche à étendre son influence. Ils s'infiltrent discrètement dans la politique et cherchent à contrôler des entreprises à travers le monde. La 'Ndrangheta achète des votes pour des partis affiliés à la mafia et place ses membres dans des rôles clés et des positions de pouvoir. Ils détournent des fonds des projets de construction publics - une raison importante pour laquelle le pont entre la Sicile et la Calabre n'a pas encore été initié.

Cependant, cela ne devrait pas vous dissuader de visiter ces régions. Le manque de tourisme dans les zones déficientes en infrastructures affecte particulièrement les personnes sans perspectives d'emploi, qui sont déjà vulnérables en raison de la présence de la mafia. En visitant, vous luttez contre la mafia, car lorsqu'ils perdent une entreprise au profit d'autres entités, ils perdent également le pouvoir de se développer en raison de la pauvreté et du désespoir.

La côte ionienne offre de nombreuses opportunités pour le tourisme expérientiel, offrant la possibilité d'interactions authentiques avec les habitants. Elle permet également de visiter de petites entreprises agricoles pour goûter leurs produits. Nous avons été émerveillés de découvrir la variété de fruits et légumes prospérant dans les microclimats de Calabre, y compris des fruits tropicaux comme les kiwis, les mangues et les papayes, ainsi que la merveille réduisant le cholestérol, la bergamote. Bien que les entreprises agricoles souffrent de l'influence de la mafia comme d'autres entreprises du sud de l'Italie, de nouvelles initiatives rendent possible de voyager sans remplir les poches de la mafia.

En Sicile, Addiopizzo est une organisation qui appose des autocollants sur les produits provenant d'entreprises exemptes de paiement de protection, ainsi que de publier chaque année un aperçu du réseau. En Calabre, vous pouvez voyager avec la coopérative sociale GOEL, en utilisant leur réseau sans mafia de prestataires de services. Les deux organisations sont essentielles au mouvement anti-mafia, et des décisions de voyage conscientes peuvent soutenir leurs efforts contre la corruption de la mafia.

Le changement dans la dynamique entre la société civile et la mafia est évident dans la création de coopératives sociales. Cependant, ce changement a des racines qui remontent aux rues de Palerme dans les années 1980. Suite aux attaques qui ont coûté la vie aux avocats anti-mafia Falcone et Borsellino en 1982, les gens ont arrêté de se taire par peur. Les marches et les protestations ont dissuadé toute attaque similaire de la mafia, démontrant le pouvoir des mouvements collectifs.

Aujourd'hui, cette logique communautaire reste au cœur des mouvements anti-mafia. Les coopératives sociales et les réseaux confrontent la mafia collectivement, rendant impossible pour elle d'éliminer un seul leader et d'arrêter la protestation. Dans une communauté d'égaux, il n'y a pas de leader ; le pouvoir réside dans le collectif. Ce réseau de personnes surveille attentivement les interventions de la mafia, les dénonçant et les repoussant progressivement.

Cela correspond à la conviction partagée avec V Social : le pouvoir vient de la communauté. Alors qu'une personne peut avancer, ensemble nous pouvons étendre notre portée et aller beaucoup plus loin !